RABBI ISRAËL DOV ODESSER
SA VIE
1888 : Tibériade – Empire Ottoman
Israël Dov naît en 1888, dans ce qui n’est encore qu’un petit village, blotti au bord du lac de Tibériade en Galilée. La terre d’Israël est sous administration Turque.
Sa famille appartient au courant ‘Hassidique de Karline. Son père est aveugle. Sa mère pour vivre pétrit et vend du pain. Ils vivent à l’étroit dans la misère totale. Le soir pour dormir, la famille nombreuse déplie des nattes à même le sol. Ils mangent du pain, un demi oignon et boivent du thé, sûrement plus d’une fois rebouilli. Le jeune Israël Dov étudie à la yéchiva de Rabbi Meïr Baal Haness. Encore enfant il distribue son goûter (une tranche de pain imbibée de quelques gouttes d’huile) à des pauvres car il veut faire la charité. Il reste sans force affamé, luttant contre des maux de tête. Son maître remarque son manque de participation aux leçons et lui inflige des corrections cruelles. Sans succès, Israël Dov poursuit ses actes de bonté, malgré les mauvais traitements.
A la maison, son père distribue à l’avance à chaque membre de la famille une petite ration d’huile de lampe, pour l’éclairage en cas de besoin dans la nuit. Sa ration, Israël Dov l’utilise pour réciter au milieu de la nuit le Tikoun ‘Hatsot, la réparation de minuit. Son huile s’épuise vite. Il se sert alors de la ration familiale de pétrole, gardée pour la semaine, de chabbat en chabbat. Avant la fin de celle ci, le stock est épuisé et chacun se doute que c’est à cause d’Israël Dov…
Le jeune Israël Dov grandit. Il prie avec ferveur et concentration, il jeûne à Roch ‘Hodech (début du mois). Il livre des combats difficiles contre son mauvais penchant. Mais malgré ses efforts il ressent en lui un manque spirituel : » J’étais en proie à des luttes acharnées » . Il consulte de vieux hassidim craignant Dieu au sujet de ses questions, de ses hésitations, de ses tentations. Il n’obtient que des réponses partielles qui n’étanchent pas sa soif de purification.
Son âme brûle de servir Dieu. Il veut se rapprocher de son Créateur au maximum. C’est son but. Il désire étudier la Torah et s’élever spirituellement. Sa famille dans le dénuement voudrait plutôt qu’il travaille et qu’il rapporte à manger. Mais devant son refus catégorique on l’autorise à poursuivre ses études sacrées. Les jours passent. Le travail spirituel continue, pour cet adolescent tant attiré par la sainteté. Mais il manque de conseils, d’armes pour livrer ses guerres spirituelles contre les instincts, les passions, la laideur, la petitesse d’esprit et les besoins du corps. Il aspire, espère, languit et nourrit des rêves de perfection, de purification. Il veut être un bon serviteur de Dieu. D’où lui viendra l’aide qu’il espère tant ?
Voici qu’un jour à la yéchiva il ramasse près des poubelles un livre sans couverture. Il s’apprête à le mettre dans la guéniza (dépôt des livres et objets sacrés hors d’usage) mais il en parcourt quelques pages auparavant.
Et c’est le coup de foudre. On explique dans ce livre » l’épanchement de l’âme » comment se rapprocher de Dieu véritablement, comment se purifier et parvenir au bien suprême. comment réaliser ses aspirations. Bref un cadeau du Ciel pour cette âme en quête d’absolu. Le livre affirme que par le dialogue avec Dieu, en lui parlant librement et en prononçant ses pensées, l’homme peut atteindre tous les sommets. C’est le secret et la méthode de tous les Bergers d’Israël: Avraham, Itsrak, Yaacov nos pères, David qui ne devinrent des justes parfaits que par le mérite de ce dialogue répété
(HITBODEDOUT).
Immédiatement Israël Dov met en pratique ce qu’il vient d’apprendre. Il s’échappe quelques moments sur les collines arides qui entourent la yéchiva de Rabbi Meir Baal Haness et qui dominent la nappe bleue du Lac de Tibériade. Et il parle, parle et prie de toute son âme, il déverse son cœur devant son Créateur. Les effets bénéfiques de la méthode se font rapidement sentir : un apaisement indicible. le manque et le vide de son cœur se comblent peu à peu.
Mais on lui déconseille, pire on lui interdit d’approfondir ces enseignements, on lui arrache le livre salvateur. Peine perdue il le sait déjà par cœur tant il l’a lu et relu.
» Eloigne toi de ce livre et des écrits Breslev » c’est le message général. Breslev! Il veut au contraire en savoir plus sur ce mot tabou. Mais comment ? Comme le dit le livre, en priant, en implorant et en exprimant sa peine à Dieu. D’où viendra cette aide concrète ? Il ne le sait pas, mais espère beaucoup car il a déjà goûté au remède pour son âme et donc sait qu’il existe vraiment.
Méron : Tombeau de Rabbi Chimon Bar Yo’haï
A environ une journée de voyage à dos d’âne, ou plus, de Tibériade se trouve Méron, le Saint tombeau de Rabbi Chimon Bar Yo’haï, que son mérite nous protège. Un homme ne quitte pas la sépulture déserte, toute la semaine durant. Il prie et étudie sur place. Il ne rentre chez sa famille à Tsfat, que pour le chabbat. C’est un juste caché, qui sert Dieu anonymement. Jour et nuit il déverse son cœur en cet endroit sacré d’où montent mieux les prières. Il s’appelle Rabbi Israël Kardouner, que son souvenir soit une bénédiction. Il a vécu en Ukraine dans une famille riche et respectée. Un brillant avenir l’attendait. Mais il a tout abandonné pour se rapprocher de Dieu et de la ‘Hassidout Breslev. Il s’est enfuit à Ouman, la bourgade où Rabbi Na’hman de Breslev repose. Il se recueille sans cesse sur sa tombe.
Pour rien au monde maintenant il ne quitterait Méron. Mais il est saisi de douleurs atroces dans les articulations. Contre son gré il se résout à prendre les eaux thermales de Tibériade.
Ce sera la rencontre choc entre le maître et l’élève (voir le récit de la rencontre raconté par Rabbi Israël Dov lui même).
Les épreuves : Pour se rapprocher du Tsadik Véritable
Dès le premier instant où il découvrit »fortuitement » son premier livre Breslev, le jeune Israël Dov dut déjà faire face à l’opposition, à l’animosité, aux quolibets de ses camarades de yéchiva, de ses voisins et de sa famille. Il fut poursuivi, isolé, traité en paria par ses congénères. lorsqu’il fréquenta assidûment son maître, le saint Rabbi Israël Kardouner, le village entier de Tibériade se dressa contre lui: disputes, vexations, menaces, coups, pressions de toute sorte, rien ne lui fut épargné. Il dut affronter la réprobation de son père aveugle aimé et respecté, pour avoir embrassé la voie de Rabbi Na’hman. Il du faire face à la condamnation de toutes les autorités en Thora de sa communauté. Mais une épreuve encore plus cruelle l’attendait. Se rendant compte que son fils est »perdu », c’est à dire déterminé à être Breslev, sa mère perd connaissance! On tente de la ranimer mais sans succès. Elle est transportée par la ‘Hevra Kadicha qui commence les préparatifs mortuaires. On imagine que soudain, l’univers bascule pour le jeune Israël Dov! Sa mère sur le point d’être enterrée, morte de chagrin par sa faute! Les sentiments de culpabilité, les doutes, la ville qui le traite d’assassin! Toute cette amertume pourquoi ? Pour quelques idées nouvelles sur le judaïsme? Pour quelques livres? Pour un nouveau maître ? N’était ce pas trop cher payer ? Tant de souffrance et de sacrifices, tant de travail personnel pour en arriver là!
Les dilemmes, les insinuations secrètes et douloureuses d’une conscience blessée. Les questions. Les regrets. Les » et si j’avais fait autrement « . Tout se bouscule dans la tête et le cœur du jeune Israël Dov.Et la profanation du nom de Breslev!
Mais après le vacillement, Israël Dov se ressaisit et reste ferme dans sa foi en Dieu et en Rabbi Na’hman. Son maître Rabbi Israël Kardouner le sent, le comprend. Et il se met alors à prier comme un des 36 justes parfaits, pilier du monde qu’il était, peut le faire. Avec des larmes, du plus profond du cœur et de l’âme.
A quelque distance de là, la ‘Hevra Kadicha avec d’autres pleurs, d’autres soupirs, de douleur et de désolation des proches.
Et puis le miracle. La » morte » qui commence à bouger! On s’étonne, se ravise, on examine. C’est pourtant indéniable, la vie reprend possession du corps inanimé, au rythme des prières de Rabbi Israël Kardouner. Israël Dov respire. Il avait cru toucher le fond mais Dieu a eu pitié. Sa conviction n’aurait cependant pas changé. C’était une épreuve très pénible » se rapprocher véritablement de Rabbi Na’hman est plus difficile que le sacrifice d’Isaak « . La quête spirituelle et le périple jonché d’obstacles d’Israël Dov continue sans trêve.
En se rapprochant de Rabbi Na’hman, source de toutes les âmes, Israël Dov ne sait pas encore qu’il rapproche le monde entier de la Délivrance Ultime.
Les souffrances : Pour devenir un Tsadik
Son projet de mariage est menacé car il est Breslev. Il risque de ne jamais pouvoir se marier si sa future belle famille s’oppose à son union. La pauvreté noire. La condamnation publique générale ne sont que quelques aspects connus de la vie de Rabbi Israël Dov Odesser.
Malgré les épreuves il se lance à fond dans le Service Divin, ne quittant pas son maître Rabbi Israël Kardouner. Sur les collines décharnées de sa région il poursuit son travail d’Hitbodedout. Il se lève chaque nuit à ‘Hatsot (milieu de la nuit). Ni l’obscurité, ni le froid ne l’empêche de s’immerger dans le lac glacé, bain rituel nocturne gratuit pour cet étudiant démuni et marginalisé de la yéchiva. Il prie, il danse, il étudie, il dialogue. Il monte et monte de niveau, progressant sans relâche. Malgré ses épreuves, sa sérénité et sa joie de chaque instant étonnent autour de lui.
Mais c’est bientôt la chute libre! L’échec. Le pêché: le 17 Tamouz à l’aube, jour de jeûne, Israël Dov oublie et mange! Il s’afflige de sa faiblesse et sombre dans le désespoir. Après ses succès dans le Service Divin, voici qu’il a failli à sa tâche la plus élémentaire. Il pleure, demeure prostré, ne s’alimente plus une semaine durant, jeûne expiatoire qu’il se décrète à lui même. A la yéchiva on pense qu’il a perdu la raison…
Et puis c’est le miracle. Du fond de la dépression jusqu’au sommets de l’allégresse.
1922 : le Pétek
CONTENU DE LA LETTRE :
LE PETEK (La lettre du ciel)
Il m’a été très difficile de descendre vers toi Mon cher élève pour te dire que j’ai pris beaucoup de plaisir à ton service Divin. Et c’est sur toi que j’ai dit : » Mon feu brûlera jusqu’à la venue du Messie » Sois fort et prend courage dans ton service Divin NA-NA’H-NA’HMA-NA’HMAN MEOUMAN * Et par cela je te dévoile un secret et le voici : dense et débordant d’une extrémité à l’autre (Pe-Tsadik, Pe-Tsadik, Youd-Ke**) Et en te renforçant dans ton service tu comprendras ce secret. Et le signe: le 17 Tamouz, ils diront que tu n’as pas jeûné.
*Signature de Rabbi Na’hman
** Nom de l’ange préposé à la fête de Roch-Hachana.
9 juillet 1922 – 23 Tamouz 5682 – Israël Dov a 34 ans
Par voie surnaturelle, miraculeuse, Rabbi Na’hman, qui a quitté ce monde depuis déjà 112 ans écrit et envoi une lettre posthume à Israël Dov.
C’est une lettre de réconfort qui contient les secrets de la délivrance et une ségoula merveilleuse; la signature de Rabbi Na’hman, exposant son nom sous une forme entièrement nouvelle, qui est le chant nouveau, les dix mélodies de la Guéoula dont parle entre autre le Tikouné Zohar. C’est le remède absolu des maux de la génération. C’est le condensé parfait pour notre époque de faiblesse. le moindre qui contient le plus:
NA NA’H NA’HMA NA’HMAN MEOUMAN
Le travail Divin en secret
Tibériade – Jérusalem – Tel-Aviv – Jérusalem de nouveau. Israël Dov poursuit son ascension spirituelle. Beaucoup d’efforts, beaucoup d’épreuves, beaucoup d’étude et de prière. Beaucoup d’abnégation pour aider les autres. Peu de sommeil. Sa fille Tsipora témoigne : à chaque occasion où elle se levait la nuit, elle trouvait immanquablement son père éveillé, occupé à ses tâches sacrées. Israël Dov recherche la compagnie des sommités spirituelles: il observe, étudie, s’inspire … on se démarque. Il recherche la vérité.
A l’âge mûr, il est veuf et habite Guivat Chaoul à Jérusalem: ses voisins entendent à son insu par les balcons la mélodie de ses prières nocturnes qui embellissaient l’obscurité. Malgré les vicissitudes, malgré les douleurs de la vieillesse, il reste toujours joyeux. Proche de 95 ans, il habite maintenant dans une maison de retraite à Raanana. Mais il se sent mal à l’aise, on l’empêche de sortir la nuit dans le parc pour son Hitbodédout. Il est le dépositaire d’un lourd secret. Mais il attend et attend encore l’accomplissement des promesses du Pétek.
1983-1984 : Le service Divin Dévoilé – La diffusion du Pétek
Un jour, un fonctionnaire des impôts entre dans la maison de retraite et fait connaissance de cet homme âgé à barbe et papillotes blanches. Rabbi Israël Dov lui lance » Veux-tu une part dans la Délivrance Messianique? Alors conduits-moi au Mikvé (bain rituel) » . L’éclair de génie du fonctionnaire fut de croire en toute simplicité à la véracité de la chose. Il le conduit au Mikvé. Rabbi Israël Dov s’y trempa 310 fois successives comme c’était toujours son habitude. Et il parla du Pétek, ce fût le début d’une nouvelle phase de sa vie. A l’âge de 95 ans!
Autour de lui se constitue un petit groupe qui croit au Pétek et en Rabbi Israël Dov. Entre eux, Rabbi Israël Dov ne veut pas de rapport de maître à élève . Il impose des relations simples de camaraderie, d’égal à égal où ne préside que la vérité, par dessus tout.
Il affirme que chacun peut être le maître de l’autre car chacun possède en lui un point positif particulier qui n’existe pas chez son voisin et dont il faudrait s’inspirer. Rabbi Israël Dov voyage aux USA et à plusieurs reprises en France.
Après son passage éclate un engouement sans précédent pour Breslev. Rabbi Na’hman est découvert par des juifs très éloignés. Le Pétek conquit les cœurs . Des livres sont imprimés, distribués à prix coûtant. Des familles font leur alya pour mieux vivre leur ‘Hassidout Breslev. Beaucoup font Téchouva (Retour vers Dieu).
Il y a des interviews dans les journaux, des émissions de télévision. Rabbi Israël Dov entreprend une série de pérégrinations. Allant de maison en maison . D’amis nouveaux en amis anciens. D’invitation proposée en invitation suggérée. Il sillonne Israël du Nord au Sud et d’Est en Ouest, semant partout des grains de foi et de vérité, refusant obstinément de se fixer longtemps au même endroit, pour des raisons connues de lui seul.
1994 : Le dernier Roch Hachana à Ouman : SEPTEMBRE 1994 (TICHRI 5755)
Rabbi Israël Dov a 106 ans. Malgré la vieillesse, la fatigue et une éruption cutanée qui le fait énormément souffrir il prend l’avion et voyage à Ouman pour Roch Hachana 5755. Son visage diffuse une lumière que tous remarquent et qu’il tente sans succès, de cacher de sa main. Il déclare à un proche » Il y aura pour moi un endroit à Jérusalem » Très peu comprennent. Quelques uns redoutent le pire.
Rabbi Israël Dov est très joyeux et demande qu’on l’amène dans la grande synagogue d’Ouman, pour la prière du 2ème soir de Roch Hachana. Il pénètre dans la salle et donne alors la note. Ils sont bientôt des centaines qui scandent le chant célèbre NA NA’H NA’HMA NA’HMAN MEOUMAN. Rabbi Israël Dov sourit, rit, impose le rythme et le relance sans cesse…
De retour à Jérusalem il prend soin de dicter un testament qui régit l’usage des fonds de l’association qu’il a constituée et dont le but est de diffuser les ouvrages de Rabbi Na’hman.
Par ailleurs, plusieurs témoignent que Rabbi Israël Dov prit la peine de les aider à mettre de l’ordre dans leurs affaires personnelles: un mariage, une décision importante à trancher, des instructions pour l’éducation des enfants, des injonctions fines pour sa vie privée…
Et puis, lui si discret, si modeste, si effacé fait soudain une déclaration fracassante.
Encourager L’alya vers Israël
Qui plus que Rabbi Na’hman a écrit, parlé, vanté, loué, propagé la grandeur de vivre sur la terre d’Israël. A son tour Rabbi Israël encouragea vivement à monter en Israël. Il faisait l’apologie de la terre, de son ciel, de ses fruits uniques. Beaucoup lui doivent d’avoir accompli cette mitsva. » Erets Israël est l’intégralité de la sainteté de toutes les saintetés ».(Likoutey Etsot)
Faire des livres
Support essentiel de diffusion du message de rabbi Na’hman. Les livres ont aussi une action propre en tant que tels:
– » Lorsqu’un livre nouveau est imprimé les larmes versées pour le réaliser annulent les mauvais décrets des nations contre nous »
– » Quand un grand livre est publié les femmes stériles peuvent concevoir des enfants » Peu avant sa mort Rabbi Nathan prédit la multiplication des livres hérétiques, remplis de notions erronées, nous éloignent de Dieu et de sa vrai sagesse ainsi que du bonheur. Mais » une seule page de Rabbi Na’hman arrangera tout » .
– » dans chaque leçon et chaque enseignement que je professe, on peut retrouver toute la Thora, les prophètes les hagiographes et toute la Thora orale « (Rabbi Na’hman – sirot Haran : § 201).
Rabbi Israël, même pauvre fit publier un recueil de prières choisies, du likoutey tefilot. De même qu’à la fin de sa vie une compilation du Likoutey Tefilot associé au résumé du Likoutey Moharan, sous le titre » Kitvé Rabbi Na’hman « .
Il est l’instigateur de la création de groupes qui impriment et diffusent bénévolement les livres Breslev.
Ils sillonnent Israël dans les voitures bardées d’autocollants sur chaque cm² et distribue à prix coûtants livres, reproduction du Pétek, autocollants de la célèbre ségoula, la signature de Rabbi Na’hman le NA NA’H NA’HMA NA’HMAN MEOUMAN. Ils dansent sur les places et amènent à tous le message Breslev dans la joie et la bonne humeur.
RABBI ISRAËL A DIT
La foi c’est la base de tout.
Rabbi Na’hman nous insuffle une âme avec la foi .
Le simple fait de prononcer ce nom NA NA’H NA’HMA NA’HMAN MEOUMAN adoucit les souffrances, les rigueurs, les pêchés, les hérésies… tout.
Ce Chant transforme tout. Heureux celui qui y croit.
Le Pétek, comment fut-il écrit?
Comment vint-il à Tibériade?
A la yéchiva, dans l’armoire à livres, comment ?
On voit bien que c’est au dessus des lois de la nature.
Une création ex-nihilo?…
C’est une merveille de Rabbi Na’hman .
Rabbi Na’hman c’est le Chant, mais là (dans le Pétek) il le dévoile explicitement au monde entier. NA NA’H… c’est le chant nouveau par lequel tout Israël est délivré
NA NA’H… c’est la source de la création, de la Thora, de tous les Tsadikim.
Grâce à ce chant NA NA’H… s’adoucissent les rigueurs et tout se transforme en bien.
Celui qui a le mérite de dire et chanter avec une foi parfaite ce Chant NA NA’H … voit des merveilles et de grands secours.
Ce Chant, concerne la Guéoula (Délivrance Messianique).
Historique de la réception de la " Lettre du ciel "
Récit de Rabbi Israël Dov Odesser
» Le 17 Tamouz 5682 (1922), alors que l’aube se met à poindre, je me sens soudain extrêmement faible. Le « Tentateur » m’attaque aussitôt, il me souffle: » Regarde, tu vas t’évanouir tellement tu es faible. Il faut absolument que tu manges quelque chose !
Je suis levé depuis ‘Hatsot (milieu de la nuit) et je n’ai rien pris jusqu’à maintenant ; mais effrayé par cette faiblesse subite, je me force à manger. Le repas terminé, je récite le Birkat Hamazone (prière après le repas) puis me rends au mikvé (bain rituel). C’est en arrivant à la synagogue que je réalise soudain quel jour nous sommes. Il n’est pas difficil
e
d’imaginer mon état pendant toute la prière du matin et ce que je ressens. Le
souvenir de mon maître Rav Israël Kardouner ne quitte pas ma pensée.
Je me rappelle combien il était scrupuleux en ce qui concerne les quatre Jeûnes publics prescrits par le Choul’han Aroukh (code de loi juive), et tout particu
lièrement celui du 17 Tamouz qui est extrêmement important. Et voici qu’aujourd’hui j’ai trébuché de la sorte, en mangeant avant la prière!
Je voudrais cesser d’exister. Je sombre dans une telle tristesse, qu’il me devient impossible d’échanger le moindre mot avec qui que ce soit. Je vais à la yéshivaet reste
allongé sur un banc de la synagogue, prostré.
Les étudiants de la yéshiva en me voyant plongé dans une telle mélancolie sont extrêmement surpris. Ils sont en effet habitués à me connaître constamment joyeux, en train de chanter et de danser ; ce qui les étonne toujours d’ailleurs.
Comment se fait-il qu’Israël Dov soit si joyeux ? D’où lui vient toute cette
joie ? Il n’a pas d’argent, il n’a même pas de quoi nourrir ses enfants ! Mais à présent, je les entends se dire entre eux : Israël Dov n’est plus du tout lui-même, serait-il devenu fou ?
Ils finissent tous comme ça de toute façon, ces Breslev, car ils se lèvent la nuit et vont prier dans les champs ou dans la forêt, et il leur arrive d’être terrifiés par un chien, une bête sauvage, ou un goy, aussi finissent-ils tous fous !
Ma peine était déjà terrible, mais leurs paroles la rendent à présent insupportable. Je voudrais cesser de vivre… Mon désespoir risque de causer un ‘Hilloul Hachem (profanation du Nom de Dieu), il constitue une véritable insulte à la ‘Hassidout Breslev.
Complètement brisé, je me tourne vers Dieu et me mets à lui parler (Hitbodédout, dialogue avec son créateur).
» Maître de l’univers, vois où je me trouve ; c’est vrai, j’ai mangé, j’ai péché et je suis coupable, mais je veux faire téchouva (retour vers Dieu, repentir) guéris-moi, sors-moi de là, sors-moi de cette tristesse, car je cause un ‘Hilloul Hachem. Je pleure devant Dieu et lui dis sors-moi de cette dépression, sauve-moi ou je vais mourir…
Soudain, c’est comme un déclic dans ma tête, une pensée fulgurante a pénétré dans mon cerveau, une sorte de voix intérieure me dit: » Entre dans ta chambre et ouvre l’armoire à livres; prends un livre au hasard, ouvre-le, là se trouve le remède pour ton âme ». Je voulais guérir, j’avais prié, je me dis, cette pensée est-elle sérieuse ? Je vais tenter et nous verrons bien. Je sors de la synagogue et entre dans ma chambre. J’ouvre la bibliothèque et saisis un livre au hasard.
J’ouvre le livre, la Lettre est bien là. Néanmoins, je n’y prête pas tout de suite attention, pensant que c’est un simple bout de papier, un marque page pour mon étude. Mais je discerne ensuite que des phrases y sont inscrites. Je commence à lire:
» Mon cher élève… », » j’ai pris grand plaisir à ton service de D… ». Cela concerne ma honte d’avoir péché; mon cœur brisé à cause de la faute, la transgression du jeûne. « J’ai pris grand plaisir à ton service. »
Puis à la fin de 1a lettre: » .. Et la preuve que c’est à toi que je m’adresse, le 17 Tamouz, ils diront que tu n’as pas jeûné ». Le 17 Tamouz ils diront ?! Cela signifie donc que la lettre a été écrite avant Ie 17 Tamouz !
Je lis tout cela et autant mon abattement était profond, autant la
joie qui lui succède est sans bornes. C’est une joie qui n’est pas de ce monde, une joie telle que la tristesse
ne peut avoir d’emprise sur elle. Je me mets à danser.
Les élèves de la yéshiva se disent l’un à l’autre: » Le fou est de nouveau joyeux ». Ils entrent dans ma chambre et me trouvent en train de danser. Moi, je ne leur prête même pas attention et poursuis de plus belle. Je me réjouis tant, que cela a vite fait de les agacer.
Ils tentent de me traîner hors de la chambre, mais n’y parviennent pas. Ils finissent par se résigner et viennent faire cercle autour de moi, Et je continue à danser et à chanter ainsi, plusieurs heures d’affilée dans la nuit, jusqu’à ce qu’ils commencent eux, à ne plus tenir debout.
Ils se demandent: ne va-t-il pas s’arrêter ? Il va nous épuiser ! Nous n’avons plus de force ! Ils s’en vont et je poursuis mes danses tout seul, jusqu’au matin.
En fait, ce qui m’est arrivé est impossible à raconter. Une telle tristesse, un pareil remède, puis une joie aussi extraordinaire ! «
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