La période de Chovavim est une saison unique dans le calendrier, marquée par une intensité spirituelle particulière. Ce terme est l’acronyme des six premières sections hebdomadaires de la Torah lues le jour du Chabat pendant cette période : Chémot, Vaéra, Bo, Béchala'h, Yitro et Michpatim. Parfois, deux sections supplémentaires, Térouma et Tetsavé, sont incluses, formant ainsi Chovavim Tat. Cette période correspond aux semaines où l'on lit ces Parachiots, généralement entre janvier et février.
Origine et Signification
Ces semaines sont particulièrement propices à la réparation spirituelle et à la purification de l’âme. Le Arizal enseigne que cette période est un moment favorable pour rectifier le Pguame Habrit (les atteintes à l’alliance sacrée), notamment celles liées à la pureté et à la sainteté des pensées, des paroles et des actions. Le concept de l’alliance (Brit) est central dans la relation entre le peuple juif et Hachem. Toute atteinte à cette alliance affaiblit le lien spirituel. Ainsi, Chovavim offre une opportunité unique de renouveler ce lien et de se reconnecter à notre essence divine.
Les Objectifs de la Période de Chovavim
Réparation des Failles Spirituelles Chovavim est une période où l’on se concentre sur la réparation des fautes liées à la pureté, mais aussi sur le renforcement de notre engagement envers la Torah et les Mitsvot.
Retour à la Sainteté C’est un moment de retour à la sainteté, où l’on cherche à aligner ses pensées et ses actions avec les valeurs divines.
Renouvellement de l’Alliance La période nous invite à renouveler notre alliance avec Hachem, en renforçant notre foi et en nous engageant à suivre un chemin spirituel plus élevé.
Pratiques et Traditions de Chovavim
Jeûnes et Prière Certains ont la coutume de jeûner pendant ces semaines, notamment le lundi et le jeudi. Ces jours sont considérés comme propices à la Téchouva (repentir) et à la purification spirituelle.
Étude de la Torah L’étude de la Torah, en particulier les textes relatifs à la pureté et à la sainteté, est fortement encouragée.
Tsédaka (Charité) Donner de la Tsédaka est une manière concrète de renforcer son lien avec les autres et avec Hachem. La générosité est un acte de purification de l’âme.
Tikounim (Réparations Spirituelles) Des prières spécifiques et des Tikounim, comme le Tikoun Haklali (les 10 psaumes de Rabbi Na’hman), sont récités pour réparer les fautes spirituelles.
Joie et Gratitude Rabbi Na’hman de Breslev insiste sur l’importance de la joie dans ce processus. La tristesse et le désespoir sont des pièges du Yétser Hara. Être joyeux, même dans les moments de difficulté, est essentiel pour progresser spirituellement.
Les habitudes des membres de la communauté de Breslev consiste à s’abstenir de consommer un produit provenant d’un animal ou dérivés (viande, poisson, œufs, produits laitiers) un jour par semaine durant les jours de Chovavim, tout en augmentant la récitation des psaumes. (Si'hot Haran 185)
Les Enseignements de Rabbi Na’hman de Breslev sur la Joie et la Téchouva
Rabbi Na’hman enseigne que la joie est un remède puissant contre les fautes et les tentations. Par exemple, il raconte l’histoire d’un homme qui, malgré ses nombreuses erreurs, a trouvé la force de chanter et de danser devant Hachem, transformant sa honte en un élan de Téchouva sincère. Cet acte de joie a brisé les barrières spirituelles et l’a rapproché de D.ieu.
Pendant Chovavim, il est crucial de se concentrer sur ce que l’on peut accomplir, plutôt que de se laisser submerger par les regrets ou les échecs. Selon lui :
La tristesse est l’ennemi principal de la Téchouva.
Même une petite action positive a une grande valeur et peut être un point de départ pour une transformation complète.
Comme il est dit :
כמובן, אין צורך לומר שאין הכוונה לשמוח בעבירה חלילה, אלא שלא לנפול לעצבות אם נכשלנו ח"ו, אלא להתחזק ולשמוח ולעשות תשובה. כי העצבות גרועה מן הכל.
Bien sûr, il ne s’agit pas de se réjouir de la faute, à D.ieu ne plaise, mais de ne pas sombrer dans la tristesse si nous avons fauté, Hachem nous en préserve. Au contraire, il faut se renforcer, retrouver la joie et faire Téchouva. Car la tristesse est pire que tout.
Histoire Inspirante : La Joie, Même dans la Faute
On raconte une anecdote entendue dans une synagogue à Varsovie : Un fidèle disait : « Hachem aime un 'fauteur joyeux'. » Cette phrase peut surprendre, mais elle illustre une vérité profonde : même si l’on a fauté, rester joyeux et continuer à servir Hachem est essentiel. La tristesse, en revanche, est l’arme la plus puissante du Yétser Hara pour nous éloigner de D.ieu.
Pourquoi la période de Chovavim est-elle si pertinente aujourd’hui ?
Dans notre époque moderne, marquée par une abondance de distractions telles que les réseaux sociaux, les divertissements incessants et la pression de la vie quotidienne, la période de Chovavim résonne comme un appel à revenir à l’essentiel. Elle invite chacun à se recentrer sur les valeurs spirituelles et à s’éloigner des influences superficielles qui obscurcissent notre lien avec Hachem. Elle nous rappelle que, malgré les défis, chaque individu a le pouvoir de se reconnecter à sa source spirituelle et de retrouver une vie pleine de sens et de sainteté.
Conclusion : Un Appel à l’Action
Chovavim est bien plus qu’une simple période du calendrier. C’est une invitation à un voyage intérieur, un moment pour réévaluer nos priorités et renforcer notre relation avec Hachem. En utilisant les outils de la prière, de l’étude et de la joie, nous pouvons surmonter les obstacles spirituels et découvrir une lumière nouvelle en nous-mêmes.
Avec amour et bienveillance,
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